
Considérations sur les pouvoirs métaphysique de la raison naturelle
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L'amour est force d'union et de concrétion (Saint Thomas d'Aquin, Somme théologique Ia qu. 20 a. 1). Plus la forme est victorieuse de la matière, plus est intime l'unité de la matière et de la forme (Somme contre les Gentils II 68). Qui dit union dit amour ; qui dit victoire dit conflit. Plus il y a d'amour, plus il y a de conflit. Ce qui conjugue l'amour et le conflit fait s'identifier l'attraction et la répulsion, et une telle identité définit la réflexion : avancée dans un processus qui est régression en direction de l'origine du processus. Plus généralement, être se dit de to...
L'amour est force d'union et de concrétion (Saint Thomas d'Aquin, Somme théologique Ia qu. 20 a. 1). Plus la forme est victorieuse de la matière, plus est intime l'unité de la matière et de la forme (Somme contre les Gentils II 68). Qui dit union dit amour ; qui dit victoire dit conflit. Plus il y a d'amour, plus il y a de conflit. Ce qui conjugue l'amour et le conflit fait s'identifier l'attraction et la répulsion, et une telle identité définit la réflexion : avancée dans un processus qui est régression en direction de l'origine du processus. Plus généralement, être se dit de toutes choses, aussi bien de ce qui les unit (elles ont toutes en commun, quelles que soient leurs différences, d'être de l'être) que de ce qui les différencie (ce qui fait qu'un être n'est pas un autre être est encore de l'être) ; être est donc identité de l'identité et de la différence, c'est-à-dire différenciation ou négation de soi de l'identité faisant s'indifférencier ou se renier la différence pour la reconduire à l'identité ; être est négation du non-être en lequel il s'anticipe et qu'il confirme dans l'acte de le nier. Il y a du négatif dans l'être en tant qu'être, il y a du négatif non peccamineux. Et ce qui a raison de privation d'être, à savoir le mal moral, loin de relever du négatif, relève d'une édulcoration du négatif, d'une chute de tension. Relève du mal ce qui, refusant l'être, se révèle pourtant impuissant à affronter le néant. Telle est la fausse paix, de nature entropique, en laquelle glisse le monde d'aujourd'hui. Il n'est pas de véritable paix qui ne soit résultat d'une victoire opérée sur la possibilité du désordre et du mal, matière sacrificielle de l'autoposition du Bien. Il n'est pas de rationalité qui ne soit victoire sur la déraison ; aussi, en tant qu'identité à soi réflexive, la raison pose ce qu'elle présuppose, assume ainsi idéellement tous les degrés de rationalité comme ses moments obligés, ce qui en dernier ressort invite à penser la rationalité de la raison humaine tel un moment de la Raison absolue, distrait du circuit divin ; la raison humaine ou créée n'est pas divine, mais elle est dans le sillage de la Raison divine, et elle tient de cette dernière ses pouvoirs métaphysiques de connaissance de l'absolu ; la césure obligée entre créé et Incréé n'est pas ablative, pour cette raison, d'une parenté et affinité entre les deux, qui autorise la raison humaine à oser reconnaître à son savoir de l'absolu la valeur d'un savoir (de soi) de l'absolu en elle.